« L’agriculture est prise entre deux feux » un entretien avec Daniel Gilbert

Le monde agricole est traversé par une profonde crise. La profession fait face au défi climatique et est confrontée aux limites et contradictions de ses modèles. Daniel Gilbert, professeur des universités en biologie à l’université de Franche-Comté, spécialisé en écologie, décrypte les ressorts complexes de cette crise. Entretien.

Selon Daniel Gilbert, les agriculteurs assument tous les risques aujourd'hui pour l'industrie agroalimentaire. | ©Franz W. from Pixabay

lire l'article compet publié le 31 janv 2024 (rubrique environnement)  par letrois.info     https://letrois.info/environnement/lagriculture-est-prise-entre-deux-feux/

Et si les collectivités étaient la solution ?

Le modèle agricole va changer. Le dérèglement climatique et la hausse de l’énergie vont irrémédiablement rebattre les cartes. « L’agriculteur tel qu’on le connait aujourd’hui n’y arrivera plus seul », estime Daniel Gilbert. Il s’est amusé à formuler deux modèles (à retrouver ici). Le premier est dystopique et « conduit à accélérer le système actuel ». L’industrie agroalimentaire prend la main sur l’agriculture et propose un système intégré dans de mégas exploitations. L’autre modèle, utopique, propose « une production collective de ressources alimentaires et d’énergie en tenant compte des limites biologiques de la planète ». Ce sont des fermes en polycultures, gérées par des groupements d’agriculteurs ou des systèmes publics. Sur ce dernier point, il estime que les collectivités pourraient s’intéresser aux terres agricoles dans un avenir proche et en acheter, alors que la déprise agricole s’accroit en France. « Dans les dix prochaines années, la moitié des agriculteurs seront à la retraite », replace-t-il. Dans le Territoire de Belfort, le nombre d’exploitations agricoles a baissé de 44,3 % entre 2010 et 2020 ; le département compte aujourd’hui 250 exploitations. Un conseil départemental pourrait ainsi acheter des terres et salarier des agriculteurs, sur le modèle d’une société d’économie mixte, pour fournir les repas de ses collèges. Il pourrait en être de même pour un conseil régional, en charge des lycées.

 

Rédigé par Édouard le - Classé dans : Actualité-CR - Mots clés : aucun

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