Au détour d’une question lors du conseil d’agglomération de jeudi, le président Charles Demouge l’a révélé : alors que la procédure est close, un seul candidat a répondu à l’appel d’offres d’affermage concernant la gestion de l’eau et de l’assainissement pour les communes dont le précédent bail privé arrive bientôt à échéance. Sur le coup, le groupe Indépendants et Solidaires - dont l’opposition, sur cette question, a abouti, fin mai, à l’annulation pure et simple d’un précédent conseil - n’a pas officiellement réagi. Nul doute, cependant que les élus fourbissent leurs armes. Dans une trentaine de communes, comme à Voujeaucourt où une motion vient d’être votée , certains sont déjà montés au créneau.

Deux ou trois options ?

Le collectif, Notre Aggl’Eau, composé d’usagers, de militants associatifs et syndicaux, d’élus, et créé pour porter ce débat – qui concerne 120 000 habitants — sur la place publique, crie, pour sa part, déjà au loup. Depuis des mois, le groupe conteste les affirmations du président de l’Agglomération et les votes de la majorité. Qui estiment, que lorsque PMA sera en charge de la compétence Eau et Assainissement sur l’ensemble du territoire (janvier 2020), il faudra que tout le monde soit logé à la même enseigne. À savoir que les 72 communes, une fois les baux expirés, gèrent l’or bleu, via l’Agglo, soit en régie publique unique, soit en délégation de service public (DSP) unique. Avec le privé donc. Une étude à 430 000 € a été lancée pour étudier les deux options.

L’hypothèse Véolia

Pour Notre Aggl’Eau, (comme pour les Indépendants et Solidaires), il existe une troisième voie, qui permettrait sur le long terme, la coexistence de deux systèmes au sein de PMA. Option qui, à leur grand dam, n’est pas à l’étude. Les derniers développements en date leur font craindre en outre que tout ne soit joué avant que les élus ne votent, en décembre. Comme l’a relevé le conseil de développement de PMA dans un rapport, les délais (qui impliquent une prise de décision avant les élections municipales) sont trop courts. Quant à l’unique réponse à l’appel d’offres, elle confirme la principale crainte de Notre Aggl’Eau : « Tout ou presque est fléché depuis le début du processus pour reconduire Véolia (NDLR : actuel délégataire, jusqu’en 2022 des 29 villes initiales de PMA) et accroître d’un seul coup son périmètre d’actions aux 72 communes ». Se défendant d’être des « ayatollahs de la régie », le collectif veut lutter contre cette hypothèse et appelle donc tous les conseillers communautaires, auxquels il a écrit, à la vigilance citoyenne.

Sophie DOUGNAC Le 17/07/2019 à 18:25